Les ouvertures de Cimarosa, volume 7 

par

Domenico Cimarosa (1749-1801) : Judith, Il voncito, Amor rende sagace, San Filippo Neri che risuscita Paolo Massimi, Il trionfo della fede, Il capriccio drammatico, Il martirio, Absalom, Il matrimonio per sussuro, Il padre alla moda. Czech Chamber Philharmonic Orchestra Pardubice, Michael Halász, direction. 2020-DDD-54’51-Textes de présentation en anglais et allemand-Naxos-8.574103

Délicate affaire que l’enregistrement des ouvertures de Dominico Cimarosa. Il faut souligner et saluer l’entreprise du label Naxos qui tente avec ferveur de légitimer la place d’un compositeur encensé de son temps et oublié aujourd’hui. Outre Il Matrimonio segreto et quelques ouvrages secondaires, l’œuvre de Cimarosa est totalement passée à la trappe. Les raisons variées diffèrent d’une réflexion à l’autre : répertoire léger, redondant, peu enclin à susciter une émotion… Pourtant, la musique de Cimarosa figure parmi les plus brillantes de sa génération. Dès lors qu’une occasion s’offre au mélomane de découvrir ce répertoire, il faut la saisir. Mais le désir de cette écoute repose aussi sur une lecture que l’on espère fouillée et interprétée avec le plus grand soin. À ce titre, le Czech Chamber Philharmonic Orchestra Pardubice s’en tire plutôt bien en se démarquant par une belle couleur homogène. Michael Halász, grand habitué du label, ne semble à aucun moment en difficulté avec cet orchestre. Et c’est justement grâce à cette confiance mutuelle que l’on aurait souhaité plus de vie, plus de recherche dans ce répertoire qui ne peut se cantonner à une simple lecture. Il faut aller réveiller l’auditeur par une succession de couleurs, de surprises et d’effets que demande ce répertoire. Dans ce septième volume, le répertoire n’est pas franchement le meilleur du compositeur, difficulté supplémentaire pour les interprètes. L’ensemble, malgré tout de bonne facture, aurait pu gagner en conduite des phrases, en plans sonores, en balance (certaines interventions des vents sont effacées par la masse de cordes très présente), ou en effets de surprise. Alors qu’au contraire, certaines pièces se démarquent par un caractère plus enlevé que l’ensemble souligne, la sauce ne prend pas toujours. En revanche, il y a un travail sur les cordes conséquent en termes de clarté, d’attaque, de timbres et de vibrato. Il manque juste ce petit brin de folie qui aurait largement contribué à la réussite de cette performance, peu évidente au demeurant. 

Ayrton Desimpelaere

Son 9 – Livret 8 – Répertoire 7 – Interprétation 7

 

 

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