La petite histoire du hautbois

- Publié le 17 avril 2021 à 13:12
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur un instrument fascinant.

Tout en louant le « caractère agreste, plein de tendresse […], de timidité », « la candeur, la grâce naïve » du hautbois, Berlioz a pointé son inadéquation pour la passion et l’héroïsme : « Sa petite voix aigre-douce devient alors impuissante et d’un grotesque parfait. » Doté d’une anche double, constitué de trois parties dont un pavillon légèrement évasé, il est parent de la chalémie des XVe et XVIe siècles, elle-même proche du zurna turc. Vers 1660, les compositeurs Philibert et Hotteterre, conçoivent un modèle moins puissant d’un usage facilité, qui subira de nombreuses modifications.

Atmosphères mélancoliques ou pastorales

Le hautbois rejoint l’orchestre en 1657 dans L’Amour malade de Lully, puis connaît une éclipse à l’époque romantique avant de revenir en force au XXe siècle. Dans sa famille figurent le hautbois d’amour au pavillon en forme de boule, employé par Strauss (Sinfonia domestica) et Ravel (Boléro), le modèle baryton, le cor anglais et l’heckelphone. Mozart, Martinu, Maderna lui ont dédié des œuvres concertantes ; Dutilleux, Hindemith, Jolivet, Koechlin, Ohana, Poulenc des sonates et Britten ses Métamorphoses d’après Ovide. Il excelle dans les atmosphères mélancoliques ou pastorales et sa sonorité pleine de verve le prédestinait à incarner le canard dans Pierre et le Loup !

A écouter :

Martinu, Zimmermann, Strauss : Concertos. Schilli, Jansons. Oehms.

Vaughan Williams : Concerto. Lencses. Capriccio.

Diapason