Concerto pour violon de Johannes Brahms

Le compositeur allemand Johannes Brahms
Le compositeur allemand Johannes Brahms
Le compositeur allemand Johannes Brahms
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Fabienne Bouvet, Jérémie Cahen et Thomas Deschamps, élisent la version de référence du Concerto pour violon de Johannes Brahms.

Le compte-rendu de Jérémie Rousseau

Cette émission confronte des versions enregistrées par des femmes

Antonio Pappano s’impose bruyamment, dans une introduction paradoxalement molle et sclérosée ; tout ça pour brider l’élan de la soliste, une Janine Jansen dont la moindre phrase est contrecarrée par ce geste lourd. Du Brahms sans goût.

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Ce Concerto ne partirait-il pas dans tous les sens ? L’esthétique orchestrale conquérante oscille entre menaces et déflagrations, tandis que Camilla Wicks, 65 ans lors de ce concert, doit lutter pour exister. Son archet terrien et métaphysique chante pourtant avec une liberté têtue.

Une impression de sérieux colle au premier mouvement : Günter Wand déroule une chaleureuse introduction, avant que Johanna Martzy ne prenne la parole, engagée et flamboyante, entre rigueur et souplesse. Hélas l’inspiration déserte le mouvement lent…

Un massif se déploie devant nous, pâte opulente qui va dans l’accumulation des forces : Kurt Masur fait flamber le New York Philharmonic, dont on admire les cordes et les bois opalescents. Anne-Sophie Mutter, d’un jeu frémissant mais hyper contrôlé, s’affirme et tire l’orchestre derrière elle. L’hédonisme tourne à vide dans le second mouvement, scène statique à la limite du pathos et qui n’évoque plus grand chose.

Un Concerto sans esbroufe ni tapage, où tout coule de source, étrenné par un orchestre qui chante et partage, fleuve tranquille où s’épanouit le violon lumineux et tendre d’Hillary Hahn. L’Academy of St Martin in the Fields avance dans un climat chambriste rayonnant, avec un mouvement lent évident, simple, serein ; le finale, un rien sage, aurait, lui, gagné à se déboutonner.

Le charme indéfinissable du vintage ! Ginette Neveu déploie son Brahms dans un cantabile sous tension, vibrant beaucoup, mais pleine d’une irrésistible urgence. Il y a de la hargne et de la rudesse dans ce Concerto typé, dont Issay Dobrowen pousse les rythmes, les contours et les couleurs criardes. Cette interprétation délicieusement datée culmine dans un final étourdissant, d’un total lâcher prise

Palmarès

N°1 : Version B
Ginette Neveu, Orchestre Philharmonia, dir. Issay Dobrowen
Warner (1946)

Concerto pour violon de Brahms, interprété par Ginette Neveu
Concerto pour violon de Brahms, interprété par Ginette Neveu
- Warner

N°2 : Version A
Hilary Hahn, Academy of St Martin in the Fields, dir. Neville Marriner
Sony (2001)

Concerto pour violon de Brahms, interprété par Hilary Hahn
Concerto pour violon de Brahms, interprété par Hilary Hahn
- Sony

N°3 : Version F
Anne-Sophie Mutter, New York Philharmonic, dir. Kurt Masur
DG (1997)

Concerto pour violon de Brahms, interprété par Anne-Sophie Mutter
Concerto pour violon de Brahms, interprété par Anne-Sophie Mutter
- DG

N°4 : Version E  
Johanna Martzy, Orchestre de la radio de Stuttgart, dir. Günter Wand
Hänssler (1964)

Concerto pour violon de Brahms, interprété par Johanna Martzy
Concerto pour violon de Brahms, interprété par Johanna Martzy
- Hänssler

N°5 : Version D
Camilla Wicks, Orchestre de la radio norvégienne, dir. Ari Rasilainen
Music & Arts (1994)

Concerto pour violon de Brahms, interprété par Camilla Wicks
Concerto pour violon de Brahms, interprété par Camilla Wicks
- Music & Arts

N°6 : Version C
Janine Jansen, Orchestre de l’Académie Sainte-Cécile, dir. Antonio Pappano
Decca (2015)

Concerto pour violon de Brahms, interprété par Janine Jansen
Concerto pour violon de Brahms, interprété par Janine Jansen
- Decca
Le van Beethoven
58 min

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