Un abécédaire Saint-Saëns #2

- Publié le 22 juin 2022 à 10:00
Saint-Saëns
De A à Z, Diapason vous invite à revisiter la vie et l'œuvre du compositeur français. Aujourd'hui C comme catalogue et concerto.

Catalogue

Saint-Saëns composa plus de six cents œuvres. La première est une petite pièce pour piano en ut majeur, écrite le 22 mars 1839 – le jeune compositeur n’a que trois ans et demi – ; la dernière, une version orchestrée de sa Valse nonchalante , est achevée le 13 décembre 1921, trois jours avant sa mort à quatre-vingt-six ans. Œuvres pour instruments solistes, musique de chambre, symphonies, concertos, mélodies, cantiques, cantates, hymnes, odes, messes, chœurs, requiem, musiques de scène, oratorios, opéras… : il n’est pas un genre que Saint-Saëns n’ait abordé. Lui qui disait « Je fais de la musique comme un pommier produit des pommes », composait avec constance et régularité « à la table », sans se servir d’un piano. Il n’écrivait cependant pas avec autant de facilité qu’on pouvait l’imaginer. « Parce que j’ai été forcé plus d’une fois d’écrire très vite, les mufles m’ont fabriqué une réputation de facilité… Au contraire, j’ai besoin d’aller lentement. Il y a des choses qui m’ont donné un mal énorme… et quand j’ai fini le premier acte d’un opéra, je suis épouvanté d’en avoir deux autres sur les bras. »

Concertos

Cinq concertos pour piano, trois pour violon, deux pour violoncelle. Des interprètes d’exception (Diémer, Cortot, Busoni, Sarasate, Ysaÿe, Thibaud, et tant d’autres) s’emparent immédiatement de ces œuvres difficiles, d’une écriture inventive, raffinée, jamais surchargée. L’auteur lui-même les promène à travers le monde et en justifie la composition lorsqu’elle passe de mode : « Ce genre prétendu inférieur a cette supériorité qu’il permet à un exécutant de manifester sa personnalité, chose inappréciable quand cette personnalité est intéressante. Le solo de concerto est un “rôle”, qui doit être conçu et rendu comme un personnage dramatique. » Les quatre premiers concertos pour piano sont écrits entre 1862 et 1875, et il faut attendre plus de vingt ans pour voir éclore le cinquième dit « l’Egyptien », créé en 1896. Trente ans séparent aussi les deux concertos pour violoncelle écrits l’un en 1872, l’autre en 1902. Aux dix concertos « officiels », s’ajoutent les nombreuses pièces concertantes tout aussi virtuoses, parmi lesquelles : Africa et la Rhapsodie d’Auvergne pour le piano, l’Allegro appassionnato pour le violoncelle, la Havanaise, le Caprice andalou ou encore le fameux Introduction et rondo capriccioso affectionné des violonistes.

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