Rapport Bargeton : Comment financer la filière musicale aujourd'hui ?

Le sénateur Julien Bargeton a remis le 20 avril un rapport au ministère de la Culture, pour établir un plan de financement pour l'industrie musicale français ©Getty - Richard Newstead
Le sénateur Julien Bargeton a remis le 20 avril un rapport au ministère de la Culture, pour établir un plan de financement pour l'industrie musicale français ©Getty - Richard Newstead
Le sénateur Julien Bargeton a remis le 20 avril un rapport au ministère de la Culture, pour établir un plan de financement pour l'industrie musicale français ©Getty - Richard Newstead
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Trois ans après la création du Centre National de la Musique, le sénateur Julien Bargeton publiait le 20 avril un rapport très attendu pour repenser le financement de l’industrie musicale. Il expose les trois axes majeurs avec notamment une contribution par le streaming qui divise la profession.

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Fondé juste avant la crise sanitaire, le Centre National de la Musique a immédiatement été doté de moyens exceptionnels. Désormais, la question est comment financer de façon pérenne, la filière musicale ? Le sénateur Julien Bargeton s’est vu confier une mission sur la question par la Première ministre Elisabeth Borne. Aidé des rapporteurs François Hurard, Guillaume Lachaussée, Aude Charbonnier, Julien Bargeton a mené cette mission durant 6 mois, comprenant une centaine d'audition avec plus de 250 professionnels "pour écouter ce que le monde de la musique avait à nous dire" déclare Julien Bargeton. Ce rapport d'une centaine de pages a été rendu il y a un mois, le 20 avril 2023. Quel état des lieux dresse-t-il ? Quelles propositions préconise-t-il ? Sera-t-il écouté par le gouvernement ?

Avec nous ce matin, M. Le sénateur Julien Bargeton, Vice-Président de la Commission de la culture, de l’éducation et la communication. Et à distance, Antoine Pecqueur, journaliste et chroniqueur dans Musique Matin, spécialiste des questions liées aux politiques culturelles.

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"Soft power et souveraineté culturelle"

Au sein de ce rapport, Julien Bargeton met en avant 3 axes : “L’export et le développement international des créations françaises, l’innovation et le numérique, la structuration du tissu économique pour garantir la diversité de la filière et notre souveraineté culturelle”. Ces prévisions étaient attendues depuis un certain nombre d'années par l'industrie musicale française, une urgence qui s'est accélérée avec la crise sanitaire. Est née de cette urgence le Centre National de la Musique début 2020, à l'image du CNC dans l'industrie du cinéma et du CNL pour le livre, deux instances publiques et étatiques fondées en 1946 : "Il manquait une pierre, elle a été apportée avec le Centre National de la Musique qui a extrêmement bien travaillé pour faire à la crise du Covid. Qui est la première brique d'une maison commune de la musique car tout le monde y est représenté. Dans les commissions, les acteurs nous disent qu'ils commencent à s'acculturer et découvrir le monde des autres, la musique classique découvre les musiques nouvelles."

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Ce rapport évalue à 40 millions d'euros environ pour renforcer l'enveloppe budgétaire et a pour ambition de renforcer "une exception culturelle française" pour l'exportation. Il préconise également une contribution au streaming à hauteur de 1,75%, une "taxe streaming" qui pourrait rapporter près de 20 millions d'euros. Outre le monde du streaming, la musique classique devrait contribuer à cette taxe, et rapporterait 6 millions d'euros. Ces mesures proposées engendrent des réactions, et divise la profession, à l'instar des grandes majors, des salles de musique classique, ou encore la Sacem, l'Adami, et le SNEP (le Syndicat National de l'Edition Phonographique présidé par Bertrand Burgalat) qui dénoncent un déséquilibre. Une autre crainte est que cette taxe retombe sur les spectateurs et les auditeurs. Inscrit au Projet de Loi de Finances de 2024, ce rapport sera voté au parlement dans un an.

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