Les variations orchestrales de Moby

Moby dans un studio à Austin - Frankie Norstad
Moby dans un studio à Austin - Frankie Norstad
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Intitulé "Resound NYC", le nouvel album de Moby nous invite à écouter des arrangements inédits de compositions phares du producteur américain. Comparons l'ancien et le nouveau Moby, les cordes synthétiques et acoustiques qu'il aime tant.

Tous les titres de Resound NYC ont un point commun : ils ont été composés il y a plus ou moins longtemps dans la ville natale de Moby,  New York. Ce disque est donc l’occasion, pour lui, de se replonger dans un passé dont il serait quelque peu nostalgique. « En toute honnêteté » confie-t-il, « il y a quelque chose de mélancolique, de triste, presque, à revisiter toutes ces chansons – et ça n'a rien à voir avec le fait de vieillir, mais plutôt avec quelque chose de plus large, de culturel. Lorsqu'on pense aux années 1990, Bill Clinton était président ; il y avait le phénomène rave, échappée vers un monde idyllique et utopique ; l'Union soviétique s'était effondrée ; le changement climatique était simplement l'idée d'un livre qu'Al Gore s'apprêtait à écrire. Tout semblait si regorgeant de possibilités. Et maintenant tout ça paraît très loin. »

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Puisque ce disque, où l’on retrouve des invités comme Gregory Porter ou la corniste Sarah Willis, est l’occasion pour Moby de replonger dans un passé perdu, la tentation est grande de comparer les nouveaux titres symphoniques et les arrangements originaux des compositions de Moby. Des titres ambient ou pop qui donnaient, déjà dans les années 90 une grande place aux cordes. Parfois les violons n’avaient qu’un rôle de ponctuation comme c’est le cas dans Extreme Ways. Plus souvent encore, Moby donnait à ces instruments des rôles plus mélodiques avec de superbes contrechants comme dans son le mélancolique Why Does My Heart.

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MAXXI Classique
4 min
MAXXI Classique
4 min

Les cordes pouvaient aussi avoir le premier rôle, jouer la mélodie principale d’un titre. C’est ce que l’on constate dans le très planant My Weakness où petit à petit, les voix enregistrés et samplés d’un chœur kanak sont engloutis par des vagues de cordes qui se déploient. Dans ce nouveau disque, Moby a beau utiliser les cordes acoustiques et naturelles d’un orchestre, il n’oublie pas, pour autant, celles plus synthétiques et artificielles qu’il utilise abondamment dans ses récents projets ambient. Mais aussi dans les années 90, justement,  comme en témoigne le titre techno Go et son sample de cordes tiré tout droit du générique de Twin Peaks signé Angelo Badalamenti.

MAXXI Classique
5 min
MAXXI Classique
4 min

Des cordes samplées qui en rappellent d’autres avec, peut-être, l’un des titres les plus célèbres de Moby : Porcelain. Derrière ces quatre accords se cachent un extrait du film Exodus, la bande originale d’un film de 1961, Exodus d’Otto Preminger.Quatre accords écrits par le compositeur autrichien Ernest Gold et qui, ainsi renversés, deviennent le cœur classique et orchestral de Porcelain, titre indestructible de Moby.

MAXXI Classique
7 min

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