Lucas Debargue joue Gabriel Fauré : "C'est une musique de feu, de sang et de sueur"

Le pianiste Lucas Debargue publie une intégrale de la musique pour piano seul de Gabriel Fauré, chez Sony Classical - Dovile Sermokas
Le pianiste Lucas Debargue publie une intégrale de la musique pour piano seul de Gabriel Fauré, chez Sony Classical - Dovile Sermokas
Le pianiste Lucas Debargue publie une intégrale de la musique pour piano seul de Gabriel Fauré, chez Sony Classical - Dovile Sermokas
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Le pianiste Lucas Debargue célèbre l'univers musical de Gabriel Fauré dans son nouvel album, qui réunit les œuvres complètes pour piano du compositeur français, dont on commémore cette année le centenaire de la disparition.

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Longtemps, Lucas Debargue a trouvé la musique de Gabriel Fauré lisse, ronronnante et parfois opaque. Mais il a changé d'avis depuis : à 33 ans, le pianiste révélé en 2015 par le concours Tchaïkovski à Moscou vient d'enregistrer l'intégrale de l'œuvre que le compositeur français a écrite pour son instrument. Une interprétation claire, lumineuse, souvent énergique. "Chaque pièce que je découvrais était une révélation, nous raconte Lucas Debargue. Je n'ai rien trouvé à jeter dans tout cela, et surtout j'ai pu constater l'évolution du style de Gabriel Fauré d'une pièce à l'autre, sur 50 ans de vie créatrice. C'est une aventure extraordinaire, et j'avais envie de partager ça avec les auditeurs, parce que moi-même j'ai été transporté par cette évolution stylistique, pas à pas, opus par opus."

59 min

"Dès ses œuvres de jeunesse, on trouve des tendances, des prédilections dans l'écriture que Fauré va développer jusqu'à atteindre son style tardif, nous explique le pianiste. Ce n'est pas vraiment perceptible : ce qu'on entend, c'est une très belle mélodie avec un accompagnement élégant. Mais quand on regarde la partition de près, on voit des choses très subtiles dans le contrepoint." Lucas Debargue nous rappelle que Fauré a étudié avec Camille Saint-Saëns à l’École Niedermeyer de Paris, où l'enseignement de la composition était un peu différent de l'enseignement académique du conservatoire. "On y apprenait les modes ecclésiastiques, où l'on n'est pas simplement dans le mineur et le majeur des gammes diatoniques. On y trouve des saveurs, des couleurs qui résonnent un peu différemment. Je pense que Fauré, c'est la gloire de cet enseignement, parce que dès le début il y a cette marque un peu modale dans sa musique."

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