Patricia Kopatchinskaja & Tarmo Peltokoski : le diable s’habille en Schoenberg

Avec son concerto pour violon, Arnol Schoenberg nous offre une oeuvre diabolique ! Évoquons cet opus avec Tarmo Peltokoski et Patricia Kopatchinskaja ! - © Peter Rigaud - © Site officiel de Patricia Kopatchinskaja
Avec son concerto pour violon, Arnol Schoenberg nous offre une oeuvre diabolique ! Évoquons cet opus avec Tarmo Peltokoski et Patricia Kopatchinskaja ! - © Peter Rigaud - © Site officiel de Patricia Kopatchinskaja
Avec son concerto pour violon, Arnol Schoenberg nous offre une oeuvre diabolique ! Évoquons cet opus avec Tarmo Peltokoski et Patricia Kopatchinskaja ! - © Peter Rigaud - © Site officiel de Patricia Kopatchinskaja
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“Ne vous est-il pas venu à l’esprit qu’il faut 6 doigts pour jouer cela ?”, dit Jascha Heifetz à Schoenberg, déchiffrant son concerto pour violon. Et il avait plus d’une corde à son arc ! Patricia Kopatchinskaja relève le défi avec l’OP & Tarmo Peltokoski. Le diable se cache-t-il dans les détails ?

Arnold Schoenberg, voilà un compositeur qui n’est pas inconnu à  Patricia Kopatchinskaja. C’est en effet, à la fois avec son archet et sa voix qu’elle a arpenté quelques-uns de ses opus. De Pierrot lunaire sorti chez Alpha Classics en 2021, à son Concerto pour violon, la violoniste - qui ne manque pas d’humour - incarne le style schoenbergien avec panache !

À la baguette, le jeune Tarmo Peltokovski nommé en décembre 2022, à l’âge de 22 ans, directeur musical de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse à partir de la saison 2022/23. En 2e partie de concert, il dirige un de ses compositeurs les plus chers :  Wagner. "Aucun autre compositeur n’attire autant de fanatiques (j’en fais partie !) ni ne suscite une haine aussi forte. Wagner est un génie total. Bayreuth, son temple sacré, n’est pas un opéra, c’est le premier cinéma, et s’il avait vécu plus tard, il aurait été réalisateur”, confie-t-il en janvier 2024 au journal Le Monde.

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  • Interview de Patricia Kopatchinskaja, violon

Ce concerto pour violon de  Schoenberg est souvent présenté comme une œuvre d’une profonde difficulté. En sortie de scène, la violoniste  Patricia Kopatchinskaja nous le confirme encore : “chez Schoenberg, il n’y a jamais de zone de confort, chaque son a sa difficulté”. Malgré l'ardeur de cet opus redouté par tous les violonistes - même par le grand  Jascha Heifetz -, celui-ci reste un coup de cœur pour la violoniste. Avec une grande liberté compositionnelle, c’est dans le monde de l’absurde que nous plonge le compositeur. En dépit de la grande difficulté - aussi bien au niveau technique que mental -, la violoniste approche l'œuvre comme une “pièce de théâtre avec beaucoup de joie”. Et si certains passages demeurent injouables, peu importe ! Il faut avant tout “vivre pleinement l'œuvre” - confie Patricia Kopatchinskaja. Voici-là, sans doute, le secret pour gravir cet Everest de virtuosité.

  • Interview de Tarmo Peltokoski, direction

Avant de monter sur scène pour diriger le Ring sans paroles de  Wagner, un concentré de tétralogie wagnérienne de seulement 65 minutes, Tarmo Peltokoski débute par clamer haut et fort son amour - presque inconditionnel, pourrait-on dire - pour cette figure mythique. “C’est toute ma vie”, confie-t-il, et a-t-il déclaré ce matin-même aux musiciens de l’OP de Radio France. Le chef présente le compositeur comme l’élément déclencheur de sa passion pour la musique. Avant Wagner, qu’y avait-il dans la vie de Tarmo Peltokoski ? “Le néant”, avoue le chef, qui se présente sans complexe comme appartenant à cette foule de “gens fous et obsédés” par cette œuvre magistrale de près de 15h. Même si, pour ce “wagnérien fanatique” - comme il se décrit lui-même -, “Wagner ne signifie pas grand-chose sans texte, car la musique et le texte y sont indissolublement mariés”, diriger cette version orchestrale de 65 minutes sans chanteur n’entache pas son bonheur. “Le public a besoin d’entendre du Wagner”, dit-il. Voici son vœu exaucé ce soir, en l'Auditorium de Radio France ! Un galop d’essai pour diriger la Tétralogie à Bayreuth - lieu symbolique pour le grand maître ?

Programmation musicale

Ludwig van Beethoven (1770-1827)
3. Finale : Presto, Sonate pour violon et piano n°9 en la majeur op. 47 :3
Patricia Kopatchinskaja, violon · Fazil Say, piano
Label DFUNK 2008

Oskar Boehme (1870-1938)
Danse russe, op. 32
Matthias Hofs, trompette · Philharmonie de chambre de Brême · Tarmo Peltokoski, direction
Label Berlin Classics 2022

Grands interprètes de la musique classique
57 min
Le Concert du soir
2h 28

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