6 millions d’euros en moins pour l’Opéra de Paris

La nouvelle était attendue : après que Bercy a imposé une cure d’austérité au ministère de la Culture il y a quelques semaines, ce dernier a fait savoir que les grands établissements devraient se serrer la ceinture. L’Opéra de Paris va donc perdre 6 millions d’euros de subvention, un montant comparable à celui dont sera amputé le budget de la Comédie-Française (5 millions d’euros) et celui du Musée du Louvre (3 millions d’euros).

Pour l’Opéra de Paris, un tel coup de rabot ne devrait pas être trop difficile à encaisser : après plusieurs années de hausse, la subvention de l’Etat s’élevait en 2023 à 99,8 millions d’euros, ce qui a permis à l’institution de clôturer son exercice budgétaire avec un bénéfice de 2,3 millions d’euros.

Inutile précaution

Au total, ce sont quelque 204,3 millions d’euros d’économies que doit faire la rue de Valois (dont 99,5 millions d’euros dans le programme patrimoine et 96 millions d’euros dans celui de la création). Pour y parvenir, Rachida Dati a décidé il y a quelques semaines de puiser dans les réserves de précaution de son ministère. Mais aussi, donc, de faire porter le poids des économies essentiellement sur les grands opérateurs nationaux – et parisiens –, ce qui est conforme à son engagement de corriger les déséquilibres entre la capitale et les régions.

Cette précaution n’a cependant pas suffi à calmer les instances représentatives du spectacle vivant (Profedim, Les Forces musicales, Syndeac…). Dans une déclaration commune, ces dernières ont dénoncé « un niveau de coupes budgétaires […] absolument inédit [qui] menace l’ensemble de l’écosystème déjà largement déstabilisé par les effets de la sortie complexe de la crise sanitaire, et des crises inflationniste et énergétiques plus récentes. »