Dans le casque d’Alien avec Jerry Goldsmith et Mozart

Sigourney Weaver dans le rôle d'Ellen Ripley dans le film Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979) ©AFP - 20th Century Fox Brandywine Pr / Collection Christophel
Sigourney Weaver dans le rôle d'Ellen Ripley dans le film Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979) ©AFP - 20th Century Fox Brandywine Pr / Collection Christophel
Sigourney Weaver dans le rôle d'Ellen Ripley dans le film Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979) ©AFP - 20th Century Fox Brandywine Pr / Collection Christophel
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Partons à la découverte de la partition que Jerry Goldsmith écrit pour ce film culte de Ridley Scott. Une bande originale qui se souvient de Debussy et Stravinsky et qui laisse même une petite place à une célèbre musique de nuit signée Mozart !

Comment évoquer l’immensité et le vide présumé de l’espace ? En tenant très longtemps et sans pulsation un accord mystérieux accompagné par le timbre lointain et tout aussi résonnant de cloches. Cet accord étrange, ni mineur ni majeur sonne de manière extra-terrestre et donnera bientôt naissance au thème de l’Alien, joué par une trompette aussi solitaire que lui…

3 min

Un thème dont on ne peut prévoir la trajectoire mélodique, que l’on a du mal à classer, à définir, aussi insaisissable et imprévisible que le monstre très ancien que l’équipage embarque à bord du cargo spatial Nostromo… Afin de donner à sa partition un côté encore plus étrange, angoissant et proprement inouï, Jerry Goldsmith intègre des instruments au timbre original. Je pense par exemple au son tremblé de serpent et de didjeridoo, des instruments à vent graves et inattendus dans un orchestre et dont on peut entendre les flatterzung, les grognements étouffés pour évoquer l’attaque du bébé Alien sur le visage d’un des membres de l’équipage…

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MAXXI Classique
4 min

Plus loin on peut entendre le sifflement aigu d’un flexatone, une percussion composée d’une lamelle de métal et au son tout aussi étrange… Ces timbres extra-classiques pour ne pas dire extra-terrestres se fondent dans une partition résolument moderne qui pourrait faire penser à la musique avant-gardiste de Stravinsky.

MAXXI Classique
5 min

Ces balancements des instruments à vent qui évoquent l’apesanteur rappellent par exemple ce passage de l’inévitable Sacre du Printemps d’Igor Stravinsky ! Une oscillation qui, harmonisée et orchestrée autrement lors du générique final, peut évoquer une autre œuvre contemporaine de celle de Stravinsky : l’évocation d’une forêt sombre et inextricable qui nous fait entrer dans l’opéra Pelleas et Mélisande de Debussy.

MAXXI Classique
3 min

Une œuvre classique qui en rappelle une autre, la Petite Musique de Nuit de Mozart bien esseulée au milieu de la partition de Goldsmith et qu’écoute un des membres du Nostromo en pensant à la Terre, avant que le film ne bascule dans l’horreur. Une petite musique de nuit dans l’espace avant de s’éveiller en plein cauchemar…

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