70% des musiciens verbalisés par la SNCF

- Publié le 10 avril 2024 à 09:23
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C'est ce qui ressort d'une courte enquête en ligne réalisée par le syndicat Profedim sur un mois, auprès de musiciens professionnels qui voyagent avec un instrument dit « hors norme ».

En février dernier, le sénateur Jean-Raymond Hugonet (LR) interpellait, pour la deuxième fois en deux ans, le ministre des Transports d’alors Clément Beaune en lui demandant « d’obtenir de la SNCF qu’elle arrête de persécuter les saltimbanques » – c’est-à-dire de trouver enfin une solution au problème du transport des instruments volumineux (étui de plus de 130 par 90 cm) dans les trains à grande vitesse du réseau SNCF. Au même moment, le Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles et diffuseurs indépendants de musique (Profedim) lançait une enquête en ligne, recueillant pendant un mois les témoignages de quelque 250 musiciens, dont 95,3 % se déplacent avec un instrument « hors norme ». Les résultats viennent d’être communiqués.

« Réel durcissement »

Parmi les répondants, 39 % racontent avoir déjà été empêchés d’accéder à un train en raison de leur encombrante cargaison. 70 % confient avoir écopé d’une amende, quand 50 % des sondés expliquent connaître ces verbalisations de façon récurrente. Cela dénote « un réel durcissement de l’application des règles de la SNCF » remarquent les auteurs du compte-rendu – ce que semblent confirmer les sondés : 80 % d’entre eux affirment avoir observé une hausse du nombre de contraventions depuis la pandémie. Ajoutons à cela que 63 % des interrogés disent avoir été verbalisés pour un montant représentant 50 % à 100 % de leur cachet du concert pour lequel ils voyageaient, et que 6 % ont subi l’agressivité des agents.

Alors que les trois quarts des musiciens de cette étude se disent prêts à payer un supplément de 10 euros comme les cyclistes, Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires, répondait à Jean-Raymond Hugonet en février dernier en reconnaissant ne pas avoir réellement commencé à travailler sur ce sujet, qui est propre à la France. Dissuadant désormais nombre de musiciens de prendre le train, le problème attend pourtant une solution urgente.

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