Alma Mahler en 1910 : chanter la fin d'un monde

Gustav Mahler avec Alma et ses filles Maria et Anna, 1910 ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images
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Gustav Mahler avec Alma et ses filles Maria et Anna, 1910 ©Getty - Fine Art Images/Heritage Images
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"Le Dernier été de Gustav Mahler" de Laurent Sagalovitsch est paru aux éditions du Cherche-Midi. Un roman qui nous plonge en plein cœur de l'orage qui secoue, en 1910, le dernier été du compositeur et de son épouse Alma Mahler. Une crise synonyme de résurrection de l'amour et de l'inspiration.

C’est l’histoire d’une lettre qui n’aurait pas dû se trouver là. En ce mois de juin 1910 et tandis qu’elle veille sur son mari malade dans leur grande maison de Toblach, Alma Mahler dépose sur le piano de Gustav une lettre adressée au compositeur. Mais en ouvrant la lettre, le celui-ci blêmit, car cette missive n’a pas été écrite pour lui mais pour sa femme. C’est une lettre d’amour, enflammée, d’un jeune architecte de l’âge d’Alma, nommé Walter Gropius qu’elle a rencontré il y a quelques mois et qui lui signifie qu’il ne peut plus vivre sans elle. A la lecture de cette lettre, Mahler est horrifié, il ne comprend pas, il crie et ces cris de culpabilité se retrouvent sur le manuscrit de sa dernière symphonie, la dixième qu’il n’aura pas le temps d’achever.

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Mais rien, mis à part la mort, ne devait séparer ce couple. Ces orages de l’été furent l’occasion d’une véritable remise en question de la part de Gustav Mahler quant à son comportement paternaliste et étouffant par rapport Alma. Il avait compris qu’il pouvait la perdre, que rien n’était éternel et de cette crise, le couple sort finalement plus fort. Après avoir suivi les recommandations de Sigmund Freud, Mahler rencontre Walter Gropius et propose à Alma de choisir entre lui et le jeune architecte. Alma lui promet que cet épisode n’était qu’un entracte et que plus rien ne viendra bouleverser leur vie de couple.

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Tandis que Mahler dédie sa Huitième symphonie à Alma qu’il aime à nouveau comme au premier jour, il change du tout au tout et l’encourage à renouer avec la composition qu’il lui avait fait promettre d’abandonner lors de leur mariage. Alors Alma se lance, à la fin de l’année 1910 dans la composition de cinq lieder publiés par Mahler lui-même. Des mélodies pour voix et piano romantiques et mettant en en musique des poèmes de Rainer Maria Rilke ou encore d’Heinrich Heine comme ce Ich wandle unter Blumen, « Je marche parmi les fleurs »…

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Désormais Alma marchera parmi les fleurs comme elle l’entend et composera une cinquantaine d'œuvres au cours de sa vie qui nous rappellent que l'autre grand amour, le premier de la compositrice n’était ni Alexander von Zemlinsky, ni Klimt, Mahler, ni Gropius mais tout simplement la musique, éternelle consolatrice.

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