Intégrale Sibelius avec le Philharmonique de Radio France : un défi artistique et physique pour les musiciens

Voilà bientôt 10 ans que le chef d'orchestre finlandais Mikko Franck a pris la direction musicale de l'Orchestre Philharmonique de Radio France. Et pour sa dernière année en France, il lui fallait proposer ce programme : une intégrale des symphonies de Sibelius, un voyage en son pays natal.

Une première en France

Ce n'est pas sur scène mais de la salle que Rodolphe Théry, timbalier solo de l'Orchestre Philharmonique de Radio France, a assisté hier soir au premier concert de l'intégrale des symphonies de Jean Sibelius sous la baguette de Mikko Franck. "Tout le monde avait envie d'assister à cette intégrale et de découvrir l'évolution du style de Jean Sibelius. Les première et deuxième symphonies donnent à entendre un Sibelius assez jeune et romantique. Au fur et à mesure des symphonies, on voit évoluer son style", explique le musicien qui rejoindra ce soir l'orchestre et le chef finlandais pour la suite de la série de concerts. "C'était la volonté de notre directeur musical Mikko Franck de répartir les musiciens sur chacun des concerts, pour que nous puissions tous participer à cet événement : une première en France."

Du concert à l'exposition

Pour cet inédit, une préparation "plus poussée que d'ordinaire" a été nécessaire, confie Rodolphe Théry. "S'il nous arrive d'interpréter régulièrement des symphonies de grands compositeurs, c'est souvent de manière ponctuelle et sporadique. Aujourd'hui, nous avons l'opportunité de travailler l'intégralité des symphonies, ce qui est finalement plus simple puisque nous pouvons pleinement nous imprégner du style du compositeur. Il y a un aspect très ludique à cela. Dans l'art pictural, on voit souvent des expositions thématiques et monographiques comme celle de Vincent Van Gogh à Auvers-sur-Oise récemment. De notre côté, nous proposons une expositions sur Sibelius et ses symphonies."

Voyage en Finlande

"Avec ce projet, nous avons appris à découvrir davantage notre directeur musical, explique Rodolphe Théry. Je pense qu'on a toujours un attachement particulier à son propre pays, à la musique de son pays, qui suit bien souvent la façon de communiquer, de parler... La musique de Sibelius nécessite une grande attention au rythme et au son. Ce sont deux éléments que Mikko Franck affectionne particulièrement et auxquels il est très attentif lorsqu'il dirige."

Un challenge physique

Chez Sibelius, les timbales ont la cote. À tel point que Rodolphe Théry a retrouvé les maux de sa jeunesse : "Lorsque l'on est étudiant et que l'on travaille beaucoup, on a souvent des ampoules aux doigts. Je suis heureux de pouvoir revivre ces années-là grâce à Sibelius !" plaisante-t-il. Pas un moment de répit pour les timbaliers avec le compositeur finlandais. "Il n'y a pas un seul mouvement où nous n'avons rien à jouer. Dans la première symphonie, il y a aussi tout un scherzo dans lequel la partie de timbales est soliste."

Pour découvrir ou redécouvrir l'intégrale des symphonies de Sibelius, rendez-vous à 20h les 11 et 12 avril à l'Auditorium de la Maison de la Radio.  Jeudi 11 avril : symphonies n°3 et 4 et concerto pour violon interprété par Hilary Hahn.  Vendredi 12 avril : symphonies 5, 6 et 7.

Tous les concerts seront disponibles à la réécoute sur le site de France Musique et l'application Radio France.