Boris Charmatz : « Le canon musical fait du sur place tout en avançant, ça m’intéresse beaucoup »

Boris Charmatz, directeur artistique du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Novembre 2021 ©Getty - Photo by Henning Kaiser/picture alliance
Boris Charmatz, directeur artistique du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Novembre 2021 ©Getty - Photo by Henning Kaiser/picture alliance
Boris Charmatz, directeur artistique du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch. Novembre 2021 ©Getty - Photo by Henning Kaiser/picture alliance
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Dans sa première création en tant que directeur du Tanztheater Wuppertal, Boris Charmatz malaxe l’une de ses obsessions : la 32e sonate pour piano de Beethoven. Précédemment, il a siffloté Händel sur scène et dansé sur la 2eme partita pour violon de Bach. Comment incorpore-t-il la musique ?

Danseur, chorégraphe, mais aussi créateur de projets expérimentaux comme l’école éphémère Bocal, le Musée de la danse ou Terrain, institution future sans murs ni toit, Boris Charmatz soumet la danse à des contraintes formelles qui redéfinissent le champ de ses possibilités. La scène lui sert de brouillon où jeter concepts et concentrés organiques, afin d’observer les réactions chimiques, les intensités et les tensions naissant de leur rencontre.
Après des études à l’école de danse de l’Opéra National de Paris et au Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon, il crée et interprète avec Dimitri Chamblas À bras-le-corps (1993), pièce charnière encore présentée aujourd’hui et entrée au répertoire du Ballet de l’Opéra National de Paris en 2017. S’ensuivent une série de pièces qui ont fait date

De 2009 à 2018, Boris Charmatz dirige le Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et y déploie le Musée de la danse, artiste associé de l’édition 2011 du Festival d’Avignon, il crée dans la Cour d’honneur du Palais des papes enfant, pièce pour 26 enfants et 9 danseurs. Invité au MoMA (New York) en 2013, il y propose Musée de la danse : Three Collective Gestures. Après une première invitation en 2012, Boris Charmatz est à nouveau présent en 2015 à la Tate Modern (Londres) avec le projet If Tate Modern was Musée de la danse ? La même année, il ouvre la saison danse de l’Opéra National de Paris avec 20 danseurs pour le XXe siècle. En 2015, il propose à Rennes Fous de danse, une invitation à vivre la danse sous toutes ses formes de midi à minuit. Cette « assemblée chorégraphique » qui réunit professionnels et amateurs, connaît deux autres éditions à Rennes et d’autres à Brest, Berlin et Paris. Boris Charmatz est artiste associé de la Volksbühne durant la saison 2017-2018. En 2018, il quitte le Musée de la danse / Centre chorégraphique national de Rennes et de Bretagne et crée pour l’occasion La Ruée au TNB, performance collective inspirée de l’ouvrage Histoire mondiale de la France dirigé par Patrick Boucheron.
En janvier 2019, il lance Terrain, structure implantée en Région Hauts-de-France et associée au Phénix scène nationale de Valenciennes, à l’Opéra de Lille et à la Maison de la Culture d’Amiens. Boris Charmatz est également artiste accompagné par Charleroi danse (Belgique) de 2018 à 2022.
À l’été 2019, le Zürcher Theater Spektakel lui donne carte blanche pour investir le site du festival, au bord d’un lac : terrain | Boris Charmatz : Un essai à ciel ouvert. Ein Tanzgrund für Zürich lance ainsi le premier test du projet Terrain, espace vert chorégraphique où les corps viennent composer une architecture humaine. Pendant trois semaines, tous les jours, par tous les temps sont proposés échauffements publics, workshops pour enfants, amateurs et professionnels, performances et symposium.
En 2020, le festival d’Automne à Paris présente le Portrait Boris Charmatz, composé de pièces du répertoire et de nouvelles créations. Dans ce cadre, il créée La Ronde pour l’événement de clôture du Grand Palais, performance collective de 12 heures qui fait l’objet d’un film et d’un documentaire diffusés sur France Télévision.
Il orchestre, en 2021, la performance Happening Tempête, pour l’ouverture du Grand Palais Éphémère, en juillet, il ouvre le Manchester International Festival avec Sea Change, une création chorégraphique avec 150 danseurs amateurs et professionnels, et en novembre, il crée et interprète SOMNOLE, solo entièrement sifflé.
En août 2022, Boris Charmatz prend la direction du Tanztheater Wuppertal Pina Bausch et y développe, avec Terrain, un nouveau projet entre l’Allemagne et la France. En septembre 2023, il crée avec l’Ensemble du Tanztheater Wuppertal sa nouvelle pièce Liberté Cathédrale.

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Boris Charmatz est l’auteur d'ouvrages et ses projets font l’objet de différentes réalisations cinématographiques.

Actualité :

  • Liberté Cathédrale au Théâtre du Châtelet jusqu'au 18 avril, puis à Avignon du 5 au 9 juillet au Stade de Bagatelle.
    Boris Charmatz est l’Artiste Complice de la 78e édition du Festival d’Avignon
  • Un week-end avec Boris Charmatz, les 27 et 28 avril Place du Châtelet avec le Théâtre de la Ville
  • Aatt enen tionon, les 27 et 28 avril au Théâtre de la Ville
  • Cercles du 29 juin au 1er juillet au Stade de Bagatelle à Avignon.
  • Forever. Immersion dans Café Müller de Pina Bausch, du 14 au 21 juillet à La FabricA à Avignon.

Lecture :

No man is an island,
Entire of itself,
Every man is a piece of the continent,
A part of the main.
If a clod be washed away by the sea,
Europe is the less.
As well as if a promontory were.
As well as if a manor of thy friend's
Or of thine own were:
Any man's death diminishes me,
Because I am involved in mankind,
And therefore never send to know for whom the bell tolls;
It tolls for thee.

John Donne, Méditation XVII (1624)

Nul homme n'est une île,
entière en elle-même ;
tout homme est un morceau du continent,
une partie de l'ensemble.
Si une motte de terre était emportée par la mer,
l'Europe en serait diminuée,
aussi bien que si c’était un promontoire,
aussi bien que si c’était le manoir de tes amis
ou le tien propre :
la mort de tout homme me diminue,
parce que je fais partie du genre humain,
et en conséquence, n'envoie jamais demander pour qui sonne le glas ;
il sonne pour toi.

Prsicille Lafitte et Boris Charmatz dans les studio de France Musique, avril 2024
Prsicille Lafitte et Boris Charmatz dans les studio de France Musique, avril 2024
© Radio France - Maud Noury

Programmation musicale :

PJ Harvey dit Méditation XVII de John Donne
https://www.youtube.com/watch?v=lUbtFw-mXgM&ab_channel=3voor12extra

Johann Paul von Westhoff : Sonate pour violon et basse continue n°3 en ré min : 3. Imitatione delle Campane
Les plaisir du Parnasse
David Plantier, violon et direction
Zig Zag Territoires ZZT 050201

Johann Sebastian Bach : Partita n°2 en ré min BWV 1004, Ciaccina
Amandine Beyer, violon
Zig Zag Territoires ZZT110902

Georg Fridrisch Handel : Rinaldo, "Lascia ch'io pianga" (Acte II Sc 4) Air d’Almirena
Joyce Di Donato
Il pomo d’Oro
Maxim Emelyanichev, direction
Warner Music 0190295928469

Voix extraites du spectacle « Liberté Cathédrale »

Ludwig van Beethoven : Sonate n°32 en ut min op 111, Arietta
Igor Levit, piano
Sony 88883703872

Cloches extraites du spectacle « Liberté Cathédrale » (montage Olivier Renouf)

Kali Malone : Fifth Worship II, "The Sacrificial Code"
https://www.youtube.com/watch?v=WYEagQF286U

Josquin des Pres : Qui habitat (psaume 90)
Ensemble Huelgas
Paul van Nevel, direction
Harmonia Mundi HMX2904016

Henry Purcell : The fairy queen, 3ème partie (La douce passion). "The plaint : O let me weep for ever weep" (une nymphe)
Jennifer Vyvyan (Soprano)
Orchestre de Chambre Anglais (Orchestre)
Benjamin Britten (Chef d'orchestre)
Decca 433 163-2

Bobby McFerrin : Blackbird
Elektra Musician 960366-2

Liens utiles :

Théatre du Châtelet
Terrain

L'équipe

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