Andrei Korobeinikov interprète "Le Clavier bien tempéré" dans un tempérament singulier

Le pianiste Andrei Korobeinikov interprète "Le clavier bien tempéré" à l'Auditorium de Radio France - Dimitri Scapolan / DR
Le pianiste Andrei Korobeinikov interprète "Le clavier bien tempéré" à l'Auditorium de Radio France - Dimitri Scapolan / DR
Le pianiste Andrei Korobeinikov interprète "Le clavier bien tempéré" à l'Auditorium de Radio France - Dimitri Scapolan / DR
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Le pianiste russe sera ces 16 et 17 avril sur la scène de l’Auditorium de Radio France pour interpréter « Le Clavier bien tempéré » de Jean-Sébastien Bach. Il jouera ces deux livres dans un tempérament bien spécial : celui de Bradley Lehman.

Clef à la main, tablette devant les yeux, Cyril Mordant accorde le piano de l’Auditorium de Radio France sur lequel  Andrei Korobeinikov jouera ces 16 et 17 avril Le Clavier bien tempéré de Jean-Sébastien Bach. L’objectif : faire sonner l’instrument d’une façon un peu singulière. « Andreï a choisi de faire accorder ce piano avec un tempérament particulier qui s’appelle le tempérament de Lehman. Lehman étant le nom de la personne qui l’a découvert », nous explique l'accordeur.

Le point de départ de cette découverte : une enluminure qui figure sur la première page de l’édition manuscrite de l'œuvre et que le musicologue Bradley Lehman a interprété comme un message. « Il y a vu une suite de quintes et de quartes parce que chaque volute avait une forme un peu particulière et puis certains symboles pouvaient évoquer un do, d'autres un fa. Il a donc poursuivi ce raisonnement en se disant que Bach avait peut-être caché dans ce dessin une indication sur la manière d'accorder le clavier. »

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« Certains auditeurs vont probablement trouver cela parfois un peu faux »

Une fois l’instrument accordé, le pianiste s'installe face à ce clavier bien tempéré pour sa répétition générale. « Je suis stupéfait du nombre de détails qui ressortent avec ce tempérament. Particulièrement en ce qui concerne l’idée fixe des deux livres, c’est-à-dire les notes longues qui vont vers l’harmonie suivante, nous dit le pianiste. C’est comme une sorte de petit mélange d’harmonies. Bach essaye en quelque sorte de dépasser les limites du monde harmonique et tonal de son époque. Et quand c’est joué avec plus de relief, on entend tout cela plus facilement qu’avec le tempérament égal. Cela me rend très enthousiaste ! »

Ce soir, ces harmonies résonneront dans l’auditorium de Radio France auprès des spectateurs qui, peut-être, seront un peu surpris par leur sonorité. « Certains auditeurs vont probablement trouver cela parfois un peu faux, parce que les notes seront un petit peu plus basses ou plus hautes qu'elles ne le devraient par rapport à nos habitudes actuelles. Mais c'est finalement assez fluide et une fois les premières minutes passées, on se laisse porter par un nouveau discours. » Un nouveau discours car ce tempérament est rarement expérimenté nous dit Cyril Mordant. Et surtout très peu joué sur scène.

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