Deux musiciens mis à l’écart par le Philharmonique de New York après des accusations de violences sexuelles

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Deux musiciens mis à l’écart par le Philharmonique de New York après des accusations de violences sexuelles

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U.S. - NEW YORK - NY PHIL - CONCERT - CHINESE LUNAR NEW YEAR
U.S. - NEW YORK - NY PHIL - CONCERT - CHINESE LUNAR NEW YEAR
© AFP - WINSTON ZHOU / XINHUA / XINHUA VIA

En 2018, l'orchestre avait tenté de licencier deux de ses musiciens pour « mauvaise conduite ». La parution d’un article sur le site d'informations américain Vulture, livrant le témoignage d'une ancienne corniste, a poussé l’institution à les mettre de nouveau en retrait.

Le New-York Philharmonic a annoncé ce lundi 15 avril la mise à l’écart du hautboïste Liang Wang et du trompettiste Matthew Muckey, selon le New-York Times. Cette décision fait suite à la parution, sur le site d'informations Vulture, d’un article qui revient sur l’agression sexuelle présumée, en 2010, d'une ancienne corniste de l'orchestre, Cara Kizer. La musicienne, qui s'exprime pour la première fois publiquement sur cette affaire, y déclare avoir été droguée et agressée sexuellement au cours d’une soirée passée avec les deux musiciens lors d'une tournée dans le Colorado. À l’époque, la corniste - qui venait d'intégrer l'orchestre - avait livré son témoignage à la police mais aucune charge n’avait été retenue contre les deux musiciens, relate l'article de Vulture.

Huit ans plus tard, en 2018, Liang Wang et Matthew Muckey ont été licenciés par le New-York Philharmonic, qui avait commandé une enquête après avoir appris que ses deux musiciens s’étaient « engagés dans une mauvaise conduite ». Mais l'institution avait été contrainte de les réintégrer en 2020 après que le syndicat Local 802 of the American Federation of Musicians avait contesté le licenciement.

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Selon le New-York Times, Liang Wang et Matthew Muckey nient tout acte répréhensible. Leurs avocats ont déclaré qu'ils prévoyaient de réintégrer l'orchestre prochainement. Pour l’heure, ils ne pourront assister ni aux répétitions ni aux concerts.

La mise au banc soutenue par le syndicat

La publication de l'article de Vulture, il y a quelques jours, a « suscité de vives émotions  », selon l'actuel président du New-York Philharmonique Gary Ginstling. Le comité de l'orchestre, qui représente les musiciens, a déclaré dans un communiqué, cité par le New-York Times, que « le sentiment dominant de l'orchestre est que nous croyons Cara » et que « nous ne pensons pas qu'il s'agisse d'incidents isolés impliquant Matt Muckey et Liang Wang ». Il accuse aussi l'orchestre d’avoir pour habitude de « ne pas prendre au sérieux les plaintes des musiciens, de sorte que ces derniers ne se sentent souvent pas en sécurité lorsqu'ils portent des accusations de harcèlement et d'agression sexuels ».

La nouvelle présidente du Local 802 of the American Federation of Musicians, Sara Cutler, s'est pour sa part démarquée de ses prédécesseurs en déclarant dans un communiqué que la mise au banc des deux musiciens était « une bonne première étape, mais elle ne peut pas être la dernière ». Et d'ajouter : « En tant que femme, musicienne et nouvelle présidente du syndicat, j'ai été horrifiée par le contenu de l'article et nous engageons toutes les ressources de la section 802 pour mettre fin à la culture de complicité qui sévit au N.Y. Philharmonic depuis trop longtemps. »

Dans un message relayé dimanche dernier , le 14 avril, sur les réseaux sociaux, les musiciens de l’orchestre déclarent : « Nous dénonçons sans réserve et trouvons odieux tout comportement qui viole et dégrade les femmes de notre orchestre. Une telle conduite est un affront aux femmes du monde entier. Elle ne doit jamais être tolérée. Nous demandons à nos collègues musiciens et à la Philharmonic Symphony Society de fournir un environnement sûr afin que personne n'ait peur de venir travailler. »

Contacté, le New-York Philharmonic n’a pas répondu à nos sollicitations.

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