"Mon enfance musicale a été inconsciente"

Récemment revenu du Japon où il a passé deux mois loin de son instrument, Alexandre Kantorow reprend une activité musicale intense, sur scène et au disque.

En duo avec le violoniste Renaud Capuçon à la Philharmonie de Paris en mars 2024, il revient sur son amour de la musique de chambre qui lui apporte "la joie simple de se retrouver et de jouer, de voir à quel point les deux versions convergent, puis divergent et ont leur propre individualité puis se retrouvent." Ce jeu partagé à plusieurs est, selon lui "le moment où on doit le plus laisser tomber ses défenses. […] On ne peut pas être un dictateur, on ne peut pas avoir sa version et l'imposer aux autres."

Alexandre Kantorow s'interroge sur son rapport au répertoire à aborder lorsque l'on est jeune musicien. Pour lui, "on est jamais trop jeune pour aborder une œuvre. Il y a mêmes des œuvres que l'on doit aborder jeune même si ce n'est pas en concert." Il reconnaît cultiver Bach et Mozart dans son jardin secret en attendant de se sentir sûr pour les présenter en concert. Selon lui, le combat de l'interprète réside dans la dualité entre la fidélité au compositeur et la fidélité à son instinct et sa personnalité.

Durant son enfance, le fils du violoniste et chef d'orchestre Jean-Jacques Kantorow se souvient de sa boulimie pour le répertoire mais qu'il n'abordait pas trop en profondeur : "la chose qui me plaisait le plus c'était de m'amuser à lire ces notes et de voir où elles allaient sur le piano. Je voulais avoir le plus de pièces possibles à jouer très approximativement sans penser à quoi que soit d'autre de plus."

Programmation musicale complémentaire :

Johannes Brahms
Trio n°1 op.8
Liya Petrova, violon
Alexandre Kantorow, piano
Aurélien Pascal, violoncelle
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