À l'Athénée, un spectacle qui rend hommage à Anne Sylvestre

À l'Athénée, un spectacle consacré à Anne Sylvestre sera donné du 25 avril au 5 mai - Guillaume Niemetzky / DR
À l'Athénée, un spectacle consacré à Anne Sylvestre sera donné du 25 avril au 5 mai - Guillaume Niemetzky / DR
À l'Athénée, un spectacle consacré à Anne Sylvestre sera donné du 25 avril au 5 mai - Guillaume Niemetzky / DR
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Créé en 2021 par la compagnie Les Louves à Minuit, ce spectacle fait dialoguer texte et musique et dresse, en filigrane, le portrait d’une poétesse engagée. Il sera présenté à l'Athénée du 25 avril au 5 mai.

Le spectacle s’ouvre par l’annonce, sur les postes de radio, de  la mort d’Anne Sylvestre, en décembre 2020. C’est à cette période, en plein confinement, que l’idée germe dans l’esprit de la comédienne Marie Fortuit : elle dédiera la première pièce de sa compagnie "Les Louves à Minuit" à la chanteuse. « Je voulais vraiment retrouver un lien avec les gens. Un lien simple, un lien profond et poétique et Anne Sylvestre me paraissait être la meilleure personne pour incarner ce trait d’union. Elle qui aimait tant chanter aussi bien dans des grands endroits comme l’Olympia que dans des petits cabarets. Elle disait : "Je suis pour les gens, pour qu’on leur laisse la possibilité de devenir eux-mêmes" et donc naturellement, je me suis tournée vers Anne Sylvestre que j’aimais depuis mon adolescence. »

Musique, nom féminin
15 min

Sur scène, Marie Fortuit et la musicienne Lucie Sansen se racontent dans un récit auto-fictif, à travers des morceaux de vie : les mauvais souvenirs d’adolescentes, les premiers amours lesbiens. En miroir, des chansons d’Anne Sylvestre féministes, engagées, qui résonnent avec l’histoire de ces deux artistes d’une autre génération et qui disent tout l’héritage de la chanteuse. « Je pense qu’Anne Sylvestre incarne aujourd’hui une très grande force poétique parce que ce sont d’abord ses textes, sa musique, son art, qui nous permettent d'être touchés. Et évidemment, il y a des sujets politiques très forts, très importants. Elle écrit "Douce maison" en 1978 qui est une métaphore d’un viol par le cambriolage d’une maison. Elle écrit "Non, tu n’as pas de nom" qui parle de la question de l’avortement. Elle aborde aussi la question de l’écologie dès 1967. En fait, elle est vraiment une visionnaire », nous dit la comédienne.

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Continuer à faire vivre ses chansons

Et quand elle chante? Anne Sylvestre, Marie Fortuit ne veut pas imiter la chanteuse, nous dit-elle mais plutôt nouer une relation avec elle : « Ce spectacle est aussi une façon d’aborder la question de la relation aux absents, aux morts. Je ne la connaissais pas personnellement, bien sûr. Mais justement, c’est aussi une relation avec une œuvre. Comment continuer à faire vivre ses chansons ? C’est autre chose encore que de l’écouter. »

Continuer de faire vivre ses chansons, c'est aussi faire l’expérience vertigineuse de ce qu’Anne Sylvestre suscite chez le public. « Il y a énormément de personnes qui nous ont dit qu’elles allaient écouter toutes ses chansons, qu’elles avaient l’impression d’avoir loupé quelque chose dans leur vie. Il y aussi toutes les personnes qui viennent nous raconter des choses qui ont été réveillées pendant le spectacle grâce à la plume et aux mots d’Anne Sylvestre », raconte Lucie Sansen.

Après l’Athénée, le spectacle sera en tournée dans toute la France. Vous retrouverez les deux artistes à Barjac (Gard), à Saint-Romain-de-Colbosc (Seine-Maritime) ou encore à Auray (Morbihan).

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