La danseuse Mariquita, célèbre maîtresse de ballet de la Belle Epoque

La danseuse Mariquita est la maîtresse de ballet la plus populaire du Paris de la Belle époque. Nous vous racontons aujourd'hui son histoire à une époque où la hiérarchie du monde de la danse danse était dominée par la gent masculine. Mais la fin du XIXe siècle est une époque de changement, une époque où certaines femmes émergent, deviennent maîtresses de ballets et chorégraphient.

"La technique féconde de Mariquita savait exprimer tous les sentiments et trouver les rythmes exacts de la vie" (Pierre-Barthélémy Gheusi).

A son apogée, il ne se passe pas un jour sans que la presse ne parle d'elle. Et pourtant, aujourd'hui on ne sait presque plus rien de Mariquita. Pourquoi ? Comment comprendre le mystère d'une femme de premier plan dans le monde du théâtre parisien et qui est aujourd'hui oubliée ? C'est une danseuse à propos de laquelle on sait peu de choses, et pourtant le récit est là.

Biographie
(source : "Dans les pas de Mariquita", entretien Thierry Malandain et Hélène Marquié)

Mariquita fut sans doute la plus célèbre maîtresse de ballet de la Belle Époque. Elle serait née à Alger en 1841 et, toute sa vie, elle laissera planer sur sa jeunesse une aura mystérieuse et exotique, entretenant le mythe d’une enfance passée à danser dans les rues d’Alger et d’un talent inné résultant de ses origines lointaines. Elle débute de façon précoce aux Funambules, puis est engagée au théâtre des Bouffes-Parisiens et entame une belle carrière de danseuse dans les théâtres parisiens. Elle danse comme étoile au théâtre des Variétés, à Madrid, au théâtre de la Porte Saint-Martin dont elle épouse le directeur, Marc Fournier, et dans divers lieux, avant d’être engagée en 1871 comme maîtresse de ballet aux Folies Bergère, ce qui ne l’empêche pas de continuer à travailler dans d’autres théâtres, à Paris ou en province : Châtelet, Gaîté, Bouffes-Parisiens, Variétés, Porte Saint-Martin, au Lyceum de Londres, au théâtre Lafayette de Rouen, au Skating de la rue Blanche, etc. En 1898, Mariquita est engagée comme maîtresse de ballet par Albert Carré à l’Opéra-Comique, où elle demeurera de 1898 à 1920, pendant vingt-deux ans, tout en conservant la direction du corps de ballet des Folies Bergère, où elle continua à créer des ballets et divertissements. Elle fut nommée à la direction chorégraphique du Palais de la Danse à l’Exposition universelle de 1900. Elle fit ses adieux le 16 avril 1920 à l’Opéra-Comique, et mourut en 1922.