Quelle est la meilleure version des Chants d’Auvergne de Canteloube ? Kiri Te Kanawa narcissique, Véronique Gens exquise de naturel : Thomas Deschamps, Marion Guillemet et Pauline Sommelet élisent la version de référence des Chants d’Auvergne de Joseph Canteloube.
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Les commentaires des gagnants seront lus à l'antenne par Jérémie Rousseau la semaine suivante.
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Le compte rendu de Jérémie Rousseau
Canteloube tendance Mozart. La déesse Kiri Te Kanawa verse dans une opulence qui déborde de partout : c’est narcissique, pas auvergnat pour un sou et sublimement hors-sujet. On déteste adorer.
Ici, c’est l’orchestre superstar : le hautbois s’alanguit, les cordes volent la vedette à Carolyn Sampson, dont les efforts d’articulation ne paient pas. Difficile de définir un caractère.
Ce n’est pas dans l’étoffe du timbre renversant d’Anna Moffo qu’on trouvera l’odeur du terroir : beaucoup de Puccini et peu de Cantal dans ce Baïlero trop sophistiqué pour être vrai, mais totalement hypnotique.
Ah, ces couleurs boisées ! Ces graves ombrés, cette éloquence qui appelle la scène ! Tout chante, radieux, dans le Baïlero de Frederica von Stade, y compris l’orchestre de miel. L'aïo dè rotso garde une distance, et la berceuse Brezairola,d’une volupté assumée, engourdit les sens. Mais in fine, tout cela n’est-il pas prévisible ?
On ne saurait dire la direction qu’emprunte Victoria de los Ángeles, assortie d’un Orchestre Lamoureux chatoyant, mais on la suit tant elle charme et envoûte. Tant pis pour les maniérismes, la voix est fondante et le sourire irrésistible. Jusque dans une berceuse magnétique.
L’Auvergne de Canteloube et son élan vital, les voilà, frais, tendres, rugueux et rustiques. Véronique Gens, l’Orchestre national de Lille et Jean-Claude Casadesus caractérisent chaque mélodie : Baïlero grouille de contrastes, à la fois contemplatif et plein de verdeurs, la bourrée fait danser les mots, et Brezairola coule avec le même naturel, sans effet de manche. L’art et l’artisanat réunis, c’est merveilleux.
Palmarès
N°1 : Version D
Véronique Gens, Orchestre national de Lille, dir. Jean-Claude Casadesus
Naxos (2004)
N°2 : Version F
Victoria de los Ángeles, Orchestre Lamoureux, dir. Jean-Pierre Jacquillat
Warner (1969)
N°3 : Version C
Frederica von Stade, Royal Philharmonic Orchestra, dir. Antonio de Almeida
RCA (1982)
N°4 : Version A
Anna Moffo, American Symphony Orchestra, dir. Leopold Stokowski
RCA (1964)
N°5 : Version B
Carolyn Sampson, Tapiola Sinfonietta, dir. Pascal Rophé
Bis (2020)
N°6 : Version E
Kiri Te Kanawa, English Chamber Orchestra, dir. Jeffrey Tate
Decca (1982)
Prochainement dans la Tribune des critiques de disques :
5 mai 2024 : Concerto pour piano de Grieg
12 mai 2024 : Quatuor à cordes n°12 de Beethoven
19 mai 2024 : La Stravaganza de Vivaldi
26 mai 2024 : Nocturnes de Fauré
2 juin 2024 : Madame Butterfly de Puccini
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