"Möbius Morphosis" : quand la Maîtrise de Radio France se frotte à la musique électronique

Il seront plus de 100 artistes sur scène au mois de juillet pour revisiter Möbius, œuvre hors normes produite par le Théâtre national de Chaillot, en collaboration avec les acrobates de la compagnie XY ou encore le ballet de l'Opéra de Lyon. La musique, interprétée par la Maîtrise de Radio France, est signée Jean-Benoît Dunckel, cofondateur du duo Air, pionnier de la French Touch. Lorsqu'un chœur classique rencontre un pionnier de la musique électronique. France Musique a assisté à l'enregistrement de la bande sonore.

"La musique électronique peut servir tout type de répertoire"

Le projet a été baptisé Möbius Morphosis, inspiré des murmurations, ces nuées d'oiseaux très coordonnées, démesurées parfois, qui se déploient dans le ciel. En régie, Jean-Benoît Dunckel assiste à la morphosis, littéralement la mise en forme de sa composition par la Maîtrise de Radio France. Le projet lui tient à cœur car il crée des ponts entre culture classique et musique électronique : "C'est important parce que la musique électronique, ce n'est pas forcément la pop, ce n'est pas forcément le rap et le R'n'B. La musique électronique est là depuis très longtemps, depuis même les années 30. Elle peut servir tout type de répertoire."

"C'est aussi important pour moi de pousser l'harmonie musicale au maximum, tout en restant élégant et accessible. Il y a toujours une composante un peu impressionniste. Je suis fan de Ravel et de Debussy", poursuit Jean-Benoît Dunckel. S'inspire-t-il parfois de compositeurs classiques dans son travail ? "Forcément, oui. J'aime travailler leurs œuvres pour m'exercer, pour exercer mon oreille et aussi mes doigts. Donc j'intègre, quelque part, leur sonorité." Et l'ambassadeur de la French Touch est convaincu par l'interprétation du chœur : "Il y a une certaine pureté et aussi, je pense, vu leur âge, une certaine affiliation avec la musique électronique. Ils sont habitués à ces sons-là."

Les maîtrisiens connaissent-ils le groupe Air ? "Pas trop, mais je pense que ce soir, je vais me renseigner !"  Ambre et Mélisande sont élèves au sein de la Maîtrise de Radio France. "Je ne me perds pas dans la partition mais par contre, je peux me perdre un peu dans la mélodie", raconte la première. "Je ne suis pas trop de cet avis", rebondit Mélisande : "Je sais que la Maîtrise a connu pire. Ce que je veux dire, c'est que l'on a fait des choses bien plus compliquées !"

"Se confronter à différentes esthétiques"

Simple ou compliqué, le projet sort les maîtrisiens de leur zone de confort, sous la houlette de Sofi Jeannin, leur directrice musicale : "Dès que l'on peut se lancer dans des projets qui explorent la transversalité des styles, nous sommes toujours partants. Pour les élèves de la Maîtrise, c'est aussi l'occasion de pouvoir se confronter à différentes esthétiques. C'est toujours extrêmement enrichissant, et ça les rend plus libres." D'autant que les maîtrisiens ne se contenteront pas d'un passage en studio : "Cette bande va être diffusée pendant les représentations, mais nous allons aussi ajouter nos voix de façon acoustique, tout en mouvement. La maîtrise sera sur le plateau. Et je vais essayer de faire en sorte que tout cela tienne ensemble."

Supervisés par le chorégraphe Rachid Ouramdane, le directeur du théâtre de Chaillot, les maîtrisiens chanteront aux côtés de danseurs, de voltigeurs. Aux Nuits de Fourvière, à Annecy, ou encore au Panthéon, juste avant les Jeux Olympiques.

Tous les détails à retrouver  sur le site du Théâtre national de Chaillot