"Mon rêve, c'était d'être pianiste concertiste"

Nicole Fallien est née en 1938 à Saint-Omer dans le Pas de Calais. Sa mère infirmière est naturellement douée pour le chant et semble avoir transmis son don de la musique à sa petite fille. Sur les conseils d'un ami de la famille, Nicole commence le piano à l'âge de 5 ans au conservatoire de Saint-Omer. Elle y restera 3 ans avant que la famille ne s'installe à Rouen. Elle poursuit alors ses études de piano dans la nouvelle ville d'arrivée.

"Maman nous avait acheté un piano. J'avais un frère ainé, aussi doué que maman, ce don venait d'elle. Elle chantait comme un rossignol, elle pouvait jouer de n'importe quel instrument, mandoline, violon, orgue... Elle est née avec un don à la naissance, comme moi. Avec mon frère, nous avons passé notre jeunesse à faire de la musique. Le dimanche, je jouais du piano, mon frère était au violon, maman chantait. Papa, grand chef cuisinier, était assis dans son fauteuil et nous écoutait"

La jeune musicienne travaille d'arrache-pied son instrument :

"J'ai travaillé énormément, j'ai sacrifié ma jeunesse. C'était mon jouet, ma raison de vivre"

Son travail acharné porte ses fruits et la jeune pianiste obtient son premier prix à l'âge de 15 ans. Mais au même moment le directeur du conservatoire lui fait prendre conscience que ses petites mains sont un handicap si elle souhaite poursuivre le piano. Son rêve de concertiste est brisé. Pour se consoler l'adolescente se tourne vers son autre passion, le chant. Mais Nicole Fallien débute son apprentissage du chant dans une tessiture de voix qui ne lui correspond pas et fini par perdre ses aigus. Sa voix est abimée.