Le générique d’Apostrophes et le Premier Concerto de Rachmaninov

Portrait de Bernard Pivot ©Getty - Getty
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En hommage à Bernard Pivot dont on a appris la disparition hier à l’âge de 89 ans, Max Dozolme se penche ce matin sur le plus culte des génériques de ses émissions…

C’est un générique qu’il écoutait presque religieusement, parait-il, chaque vendredi soir sur le plateau de la reine des émissions littéraires. Avant chaque nouvel épisode d’Apostrophes, avant de s’interpeller parfois de manière vigoureuse autour d’idées débattus dans des livres et qu’ils défendaient sur le plateau de l’émission d’Antenne 2, Bernard Pivot et ses invités écoutaient ce thème lyrique, aventureux. Car la gravité et l’élégance de cette mélodie jouait certainement plusieurs rôles : en tant qu’indicatif elle incarnait l’esprit de l’émission, élégante, vivante, inspirante elle marquait aussi une frontière, marquait une césure avec les bruits de la télévision façon de dire que les opinions et les discussions de comptoir étaient priés de rester sur le seuil de l’émission.

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Les plus mélomanes d’entre vous auront sans doute reconnu quelle œuvre classique ou plutôt postromantique se cache derrière ces notes de piano et d’orchestre qui ont ouvert et fermé pendant quinze ans chaque épisode d’Apostrophes. Il s’agit de l’œuvre d’un étudiant du conservatoire de Moscou, âgé de 19 ans et nommé Sergueï Rachmaninov. Son opus 1, le premier de ses trois concertos pour piano, pas le plus populaire il est vrai et qu’il compose en 1875. Une œuvre où flotte toute la fraîcheur de la jeunesse selon Rachmaninov où l’on reconnait déjà d’ailleurs le style de son auteur qui tenait beaucoup à ce premier concerto…

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De toutes les versions qui existent de ce concerto, Bernard Pivot a choisi celle enregistrée à Moscou en 1962 par le pianiste américain Byron Janis et l’Orchestre Philharmonique de Moscou sous la direction de Kirill Kondrachine. Une version qui n’a pas été choisie au hasard, comme il l’expliquait en juin 1977, deux ans et demi après le premier épisode d’Apostrophes, sur France Musique au micro de Claude Maupomé…

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Déjà à cette époque, en 1977, l’équipe d’Apostrophes recevait régulièrement des courriers d’auditeurs demandant les références de ce générique des plus distingués. Certains ont découvert son existence grâce à cette émission quand d’autres, comme le pianiste Denis Pascal, associent la littérature et les livres à ces notes de piano qu’ils attendaient chaque vendredi soir à 21h40, à cette heure précise de la nuit où Rachmaninov entrait dans nos foyers, accueillait les invités et nous apostrophait…

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