La Neuvième de Beethoven célèbre ses 200 ans : un hymne universel ?

Ludwig van Beethoven
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À l'occasion du bicentenaire de la Neuvième Symphonie de Beethoven, Musique Matin réunit Saskia de Ville, productrice, journaliste et musicologue ; Elisabeth Brisson, historienne et Magali Mosnier, flûte solo de l'Orchestre Philharmonique de Radio France.

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Il y a 200 ans, jour pour jour, était créée à Vienne l'une des œuvres les plus célèbres de l'histoire de la musique : la Neuvième Symphonie de Beethoven. Pourquoi cette œuvre monumentale, avec son Ode à la joie, ses solistes et son chœur, est-elle devenue une métaphore de la musique classique occidentale ? Comment a-t-elle acquis sa portée philosophique et politique ?

Une œuvre indissociable de sa portée politique

L'on connaît parfois cette mélodie, avant même de savoir qu'elle appartient à la Neuvième Symphonie de Beethoven, composée 169 ans avant l'institution de l'Union Européenne. En 1972, le Conseil de l'Europe assoit la portée politique de la Neuvième de Beethoven en choisissant pour hymne européen son Finale : l'Ode à la joie. La décision est confirmée par le Traité de Maastricht en 1993. Saskia de Ville témoigne : "J'ai découvert quand j'étais petite que l'hymne à la joie, que je connaissais bien, était de Beethoven. J'ai été marquée par le fait que sa musique ait été utilisée pour représenter une Europe unie dans la fraternité, dans la défense, dans la communauté d'intérêt. C'est quelque chose qui m'a bouleversée." Cet hymne a plusieurs fois marqué l'Histoire, et Magali Mosnier, flûte solo de l'Orchestre Philharmonique de Radio France, évoque des souvenirs marquants : "Évidemment, je me souviens de la chute du mur de Berlin et des moments où nous l'avons jouée encore plus fortement".

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Une innovation musicale

Lors de sa création à Vienne, la Neuvième de Beethoven est inégalement reçue par le public. Alors que la presse témoigne d'un moment inédit dans l'histoire de la musique, d'autres condamnent la forme de cette symphonie avec chœur : du jamais vu ! Selon Elisabeth Brisson, historienne "Ce fut très probablement le plus beau jour de la vie de Beethoven". "Ça n'avait jamais été fait auparavant : une symphonie d'une telle longueur, avec un tel effectif. En tant que musicienne, j'ai l'impression de participer à une grande épopée lorsque je la joue !" s'enthousiasme Magali Mosnier.

Des partitions retrouvées et un secret bien gardé

Voilà deux siècles que cette symphonie résonne dans toutes les salles de concert du monde. Deux siècles d'une même partition, qui a pourtant récemment fait l'objet d'une actualisation. "Elle a été revisitée par Beate Angelika Kraus, en 2020, dans le cadre de la Beethoven-Haus, explique Elisabeth Brisson. La partition utilisée par Beethoven le jour du 7 mai n'est pas la seule qu'il ait laissée derrière lui. Il y a énormément d'autres sources : des copies réalisées pour le matériel d'orchestre ou pour les dédicaces, et sur lesquelles Beethoven a rajouté des choses, même après le 7 mai ! Il a notamment ajouté des parties de trombone retrouvées dans les papiers de Schubert, qui les avait acquises. Nous avons récemment découvert une partie de contrebasson, que Beate Angelika Kraus doit maintenant ajouter à son édition de 2020."
La Neuvième Symphonie de Beethoven recèle donc encore de nombreux secrets à découvrir.

Cette semaine, France Musique se met au diapason de la Neuvième :

  • Vendredi 3 mai, 12h-12h30 : Au cœur du ballet par Hyppolite Pérès « Danser sur la musique de Beethoven »
  • Dimanche 5 mai, 14h-16h : Mazette ! par Jean-Yves Larrouturou « La Terrible Malédiction de la 9ème Symphonie pour les nuls »
  • Dimanche 12 mai, 16h-18h : La Tribune des critiques de disques par Jérémie Rousseau « Le Quatuor à cordes n°12, op.127 de Beethoven (œuvre contemporaine de la 9ème Symphonie »

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